Il y a un peu moins d’un an, la salle E de la Bibliothèque nationale de France a fait l’objet d’un remaniement, qui a conduit à la suppression du fonds consacré à la bande dessinée qui s’y trouvait. Il ne s’agissait pas d’un fond très important numériquement : six ou sept rangées de livres contenant des livres de référence sur la bande dessinée, des dictionnaires sur le sujet, quelques magazines spécialisés et un échantillon de bandes dessinées, souvent le premier tome des séries les plus importantes. Ce changement pouvait soulever une profonde inquiétude ainsi qu’un certain découragement, l’impression que la Bibliothèque nationale, après avoir fait un grand effort pour donner à la bande dessinée le même statut qu’aux autres livres, opérait là un retour en arrière très dommageable du point de vue intellectuel.
Bien sûr, il restait le fonds consacré à la bande dessinée dans la salle T1, et surtout il demeurait possible aux chercheurs de se voir communiquer les documents arrivés à la Bibliothèque par le biais du dépôt légal ; mais la place de la bande dessinée dans la partie de la BNF ouverte au grand public se trouvait réduite à la portion congrue. En effet, lorsque l’on s’enquerrait, auprès du personnel de la salle E, de l’endroit où avaient été déplacées les bandes dessinées, on s’entendait répondre que ce qui concernait la bande dessinée se trouvait désormais en salle I, la salle depuis peu réservée à la littérature pour la jeunesse2. Une fois arrivé en salle I, nouvelle déception : il y avait effectivement quelques bandes dessinées et quelques livres consacrés à l’étude de la bande dessinée, mais uniquement à la bande dessinée pour la jeunesse. De là à se dire que la Bibliothèque Nationale tout entière considérait la bande dessinée comme une sous-catégorie de la littérature enfantine, il n’y avait qu’un pas.
Cela faisait en effet un certain temps que la BNF négligeait sans complexe la bande dessinée, sans doute un peu à la manière du monde universitaire en général. De fait, il semblerait que ceux qui, à l’intérieur du temple de la lecture qu’est la Bibliothèque Nationale, désirent faire une place à la bande dessinée, se retrouvent le plus souvent passablement isolés. Jean-Pierre Angremy, président de la Bibliothèque Nationale entre 1997 et 2002, était romancier, académicien et grand amateur de bandes dessinées. Selon Thierry Groensteen, quand Angremy exprima la volonté d’organiser au sein de la Bibliothèque Nationale une grande exposition sur la bande dessinée, il se heurta immédiatement aux réticences de ses collaborateurs. Ce fut aussi l’occasion de s’apercevoir qu’il n’y avait à la BNF personne de compétent pour organiser une telle l’exposition.
Sur ce point, il est probable que Thierry Groensteen ait un peu exagéré. Le coeur du problème est effectivement qu’il n’y ait jamais eu de véritable préposé à la bande dessinée au sein de la Bibliothèque Nationale – du moins à notre connaissance. En matière de conservation, cette absence de centralisation n’est pas sans causer de sérieuses difficultés, mais ces difficultés sont en grande partie liées à la bande dessinée elle-même et à son côté inclassable : pendant longtemps, les bandes dessinées qui arrivaient à la Bibliothèque nationale par le système du dépôt légal étaient envoyées soit au département des Estampes et de la Photographie soit au département Littérature et art. Il s’agit ici d’un dilemme qui n’est pas nouveau : la bande dessinée relève-t-elle plutôt des arts graphiques (et, à ce titre, doit-elle être exposée dans les musées ?) ou plutôt de la littérature ? Bien malin qui saurait trancher. Mais ce n’est pas tout : à la Bibliothèque Nationale, toute la bande dessinée publiée dans la presse (le Journal de Mickey, mais aussi Pilote, Tintin ou Fluide Glacial) parvenait au département des périodiques. Et une partie des bandes dessinées historiques finissait parfois au département des imprimés, cote L (Histoire). A la diversité des lieux de conservation s’ajoute la diversité des modes de classement : au département des Estampes, les documents ne sont pas toujours catalogués à la pièce. Ainsi a-t-on pu, au moment de l’exposition sur le livre pour enfant en 20083, découvrir des bandes dessinées de Benjamin Rabier au département des Estampes, dans des cartons simplement identifiés comme « Benjamin Rabier » ou même « Représentation animalière ».
A cette dispersion s’ajoute le caractère incomplet des collections. On entend souvent dire que la bande dessinée partage avec la pornographie le privilège désagréable d’être parfois soustraite par certains membres malhonnêtes du personnel avant d’arriver jusqu’à destination4. Le phénomène est sans doute réel, mais les trous dans les collections ont également d’autres origines : jusqu’à une période récente, les principaux éditeurs de bande dessinée étaient des éditeurs belges (Dupuis, Casterman, Le Lombard, etc.) et les œuvres en question n’étaient donc pas toujours soumises au dépôt légal des éditeurs, et presque jamais à celui des imprimeurs5 ; les deux exemplaires qui parvenaient à la BNF relevaient donc uniquement du dépôt légal des distributeurs, qui a toujours été moins bien appliqué que les deux précédents.
On pourra répondre que ce n’est pas à la BNF de se préoccuper de bande dessinée : de la même manière que le principal festival de bande dessinée n’est pas à Paris mais à Angoulême, le principal centre de ressources documentaires sur la bande dessinée est la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image (CIBDI) à Angoulême. Cela n’est pas faux, mais l’intérêt d’un endroit comme la salle E était justement de donner un premier aperçu de la recherche sur la bande dessinée à des étudiants et à des chercheurs débutants non encore spécialisés, ainsi qu’à toute personne (bibliothécaire, enseignant ou autre) désireuse d’en savoir un peu plus sur le sujet. Heureusement, notre impression de départ – selon laquelle la BNF, en 2010, considérait encore la bande dessinée comme un domaine mineur restreint à la lecture enfantine – s’est révélée partiellement erronée.
En effet, non seulement la bande dessinée est loin d’être totalement absente de la BNF, mais certaines évolutions récentes laissent penser que sa place ne fera que se renforcer dans les années à venir. Tout d’abord, les expositions de la BNF ne délaissent pas autant la bande dessinée qu’on pourrait le penser au premier abord, et l’exposition Maîtres de la bande dessinée européenne6 ne fut pas la seule à s’intéresser au neuvième art. La bande dessinée tenait en effet une place importante dans l’exposition Babar, Harry Potter et Compagnie ainsi que dans d’autres grandes expositions7. Par ailleurs, l’habitude a été prise de placer, à la fin d’autres expositions de la BNF, notamment La légende du roi Arthur en 20098 ou Qumran9, des bandes dessinées et des ouvrages de fictions en rapport avec le thème de l’exposition. Il convient aussi de signaler la très belle exposition virtuelle La BD avant la BD : narration figurée et procédés d’animation dans les images du Moyen Âge, en partie conçue par la médiéviste Danièle Alexandre-Bidon.
Même si, dans le domaine des acquisitions, les bandes dessinées demeurent très marginales, on ne peut pas non plus dire qu’elles y soient totalement négligées. Si, à notre connaissance, la section contemporaine du département des Manuscrits ne conserve ni planches originales ni synopsis de bandes dessinées et ne manifeste pas (pas encore ?) le désir d’en acquérir, on trouve à la Réserve des livres rares10 quelques documents intéressants, comme les aquarelles originales du Voyage de Babar, les premiers albums en français de Buster Brown (à partir de 1903), certains des premiers albums des aventures de Zig & Puce (à partir de 1928) ou, un peu plus loin, une édition allemande du Candide de Voltaire illustré par Paul Klee dans les années 1900. Plusieurs conservateurs de la Réserve sont sensibles à l’importance de la bande dessinée, notamment Antoine Coron et Carine Picaud, et entreprennent des démarches afin que les archives de grands auteurs de bandes dessinées soient léguées à la BNF.
Par ailleurs, les bandes dessinées arrivées au titre du dépôt légal sont consultables au Rez-de-Jardin (bibliothèque de recherche, sur accréditation) et représentent une masse documentaire essentielle pour le chercheur. La convention de pôle associé avec la CIBDI prévoit que cette dernière reçoive un exemplaire issu du dépôt légal, mais seulement après que la BNF se sera servie ; c’est-à-dire que s’il y a deux exemplaires le premier va à la BNF et le second à la CIBDI, mais que s’il n’y en a qu’un la CIBDI se trouve désavantagée. Or comme pour une grande quantité d’ouvrages le dépôt légal se limite au dépôt légal de l’importateur, il arrive très souvent qu’il n’y ait qu’un seul exemplaire. Le fonds qui se trouvait jadis en salle E a d’ailleurs été utilisé pour combler les trous dans les collections patrimoniales de la BNF ; ces trous restent problématiques et l’on peut craindre que la continuité des collections, même si des actions ont été menées pour réduire les vols dans le circuit d’arrivée des livres, notamment en rendant la mobilité des personnels obligatoire, ne soit guère favorisée par la réduction en 2006 du nombre d’exemplaires déposés au titre du dépôt légal.
Enfin et surtout, la situation des bandes dessinées dans la salle I, salle consacrée à la littérature pour la jeunesse, est loin d’être aussi mauvaise que ce que l’on avait pu penser dans un premier temps. Il a en effet été décidé en 1995 que toute la bande dessinée, même la bande dessinée pour adultes, dépendrait du département Littérature et art et, en 2009, que la politique d’acquisition d’ouvrages documentaires sur la bande dessinée serait à la charge de l’équipe du Centre national de littérature pour la jeunesse, notamment par le conservateur Olivier Piffault. Dès le printemps dernier, on trouvait en salle I un embryon de fonds de bandes dessinées pour adultes et de livres sur le sujet, notamment une bonne partie de la sélection officielle du Festival d’Angoulême, et ce fonds s’est encore accru depuis. Il est cependant à déplorer qu’il dépende largement de ce que les éditeurs ont bien voulu envoyer. Par ailleurs, Les Signets de la BNF consacrés à la bande dessinée ont été mis à jour récemment et des événements en rapport avec la bande dessinée sont régulièrement organisés : au printemps dernier ont eu lieu des rencontres avec des auteurs de bande dessinée, notamment Fabien Vehlmann, et le 5 octobre prochain aura lieu une journée d’étude sur le thème « La bande dessinée, entre héritage et révolution numérique ».
Il pourra paraître regrettable à certains qu’une fois encore la bande dessinée soit classée dans la littérature pour la jeunesse, laissant penser qu’elle se limite à Tintin et à Mickey. Olivier Piffault rappelle cependant qu’il convient également d’éviter l’écueil inverse, à savoir l’oubli de la bande dessinée pour la jeunesse. Il suffit de penser certains journaux de bande dessinée ou certains ouvrages qui négligent complètement cette part de la bande dessinée ; dans les premières années du festival d’Angoulême, Alain Saint-Ogan était à l’honneur et les prix du festival s’appelaient les Alfred11, tandis qu’aujourd’hui elle n’y occupe plus qu’une place relativement marginale. C’est oublier que nombre d’auteurs de bande dessinée des années 1990 et 2000 ont fait de la bande dessinée pour enfants (Petit Vampire, Titeuf, Raghnarok, etc.) et qu’elle continue d’être très importante à bien des titres.
Cette situation n’est toutefois pas sans poser problème. On peut craindre que la recherche sur la bande dessinée ne pâtisse de se voir encore une fois associée à la recherche sur le livre pour enfants. On peut penser que, malgré toute la bonne volonté du monde, ce sera la bande dessinée pour enfants qui sera privilégiée : l’immense fonds patrimonial du CNLJ ne contenait de bandes dessinées que lorsqu’elles faisaient partie de la littérature pour la jeunesse et les critiques de bandes dessinées qui paraissent dans la revue du CNLJ, la Revue des livres pour enfants, se cantonnent bien logiquement aux bandes dessinées enfantines. Et si l’on peut se réjouir que la bande dessinée soit désormais un domaine d’acquisition a part entière – ce qui constitue une première depuis la fondation de l’établissement il y a cinq siècles – on peut se demander s’il n’est pas dangereux que tout cela repose sur des personnes plus que sur des structures et si l’on ne court pas le risque de voir tout le travail accompli s’effondrer le jour où, pour une raison ou pour une autre, les personnes changent de fonction.
Même si les décisions récentes vont dans le bon sens, il faudra donc rester vigilant et regarder de près les futures évolutions de la BNF en la matière. Dans son introduction au catalogue de l’exposition sur les Maîtres de la bande dessinée européenne, Jean-Pierre Angremy parlait de la bande dessinée comme de « cette forme d’expression qui est, après tout, une continuation moderne des manuscrits enluminés dont elle est aussi dépositaire »12. Il y aurait beaucoup à dire sur cette comparaison, mais nous n’en retiendrons qu’une chose : la bande dessinée fait partie des missions de la BNF au même titre que toutes les autres et il est à souhaiter que les lacunes du passé, qui ont commencé d’être comblées, ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
Antoine Torrens
1. Le site principal de la Bibliothèque nationale de France est divisé en deux étages, le Haut-de-Jardin, accessible à toute personne de plus de 16 ans, et le Rez-de-Jardin, réservé aux chercheurs à partir du niveau bac + 4. La salle T est ainsi une salle de recherche, accessible uniquement après une accréditation, alors que la salle E est ouverte au grand public.
2. La salle I accueille le Centre national de littérature pour la jeunesse – La joie par les livres, dont le fonds de 250 000 ouvrages ainsi que le personnel ont été rattachés à la BNF en 2008.
3. Babar, Harry Potter et Compagnie : livres d’enfants d’hier et d’aujourd’hui – exposition de la Bibliothèque nationale de France du 14 octobre 2008 au 11 avril 2009, organisée par Corinne Gibello-Bernette, Carine Picaud, Olivier Piffault et Danièle Thibault.
4. Thierry Groensteen note : « Quand la responsabilité de l’exposition m’échut, une visite dans les magasins ne tarda pas à me révéler que nombre de titres étaient manquants : « on » s’était copieusement servi, convaincu que ces fonds étaient peu surveillés » (T. Groensteen, Un objet culturel non identifié, Éd. de l’An 2, 2002, p. 132).
5. La législation française actuelle sur le dépôt légal (articles L131-1 et suivants du Code du Patrimoine et décret 93-1429) prévoit le dépôt de deux exemplaires par les éditeurs (4 avant 2006), d’un exemplaire par les imprimeurs (2 avant 2006) et d’un exemplaire par les importateurs (également 2 avant 2006).
6. Exposition à la Bibliothèque nationale de France du 10 octobre 2000 au 7 janvier 2001, organisée à la demande de Jean-Pierre Angremy par Thierry Groensteen et conçue presque exclusivement par des gens du CNBDI. Voir le catalogue : Maîtres de la bande dessinée européenne, BNF/Seuil, 2000.
7. Par exemple l’exposition Lumières : un héritage pour demain, en 2006, dans laquelle on pouvait voir des interviews filmées de Jean-Philippe Stassen, Marjane Satrapi, Schuiten et Peeters, Gotlib, Claire Brétécher et Plantu.
8. La légende du roi Arthur, exposition organisée à la Bibliothèque nationale de France du 20 octobre 2009 au 24 janvier 2010 sous la direction de Thierry Delcourt.
9. Qumrân : le secret des manuscrits de la mer Morte, exposition organisée à la Bibliothèque nationale de France du 13 avril au 11 juillet 2010 sous la direction de Laurent Héricher.
10. La Réserve des livres rares est un département spécialisé de la BNF qui conserve environ 200 000 imprimés « sélectionnés pour la rareté des éditions ou la singularité des exemplaires ».
11. En l’honneur d’Alfred le Pingouin, compagnon de voyage de Zig et Puce, les célèbres héros de la bande dessinée pour enfants de Saint-Ogan.
12. Maîtres de la bande dessinée européenne, BNF/Seuil, 2000, p. 9.
Le bilan est en fin de compte positif pour la BNF ? Comment expliquer que ce soit elle, et non la CIDBI, qui ait priorité sur l’acquisition des bandes dessinées ?
Explications très intéressantes sur les « trous » dans les collections.
Article très interressant mais qui oublie un truc qui m’a choqué, l’entrée est payante!
Je ne suis pas parisien, lors d’une formation à Paris je me suis dit que j’allais visiter la Bibliothèque Nationale. On m’a laisser rentrer dans le halle mais l’accès aux salles était conditionner par l’achat d’une carte. J’ai trouvé cela proprement scandaleux.Je travaille bénévollement pour une bibliothèque municipale. Tout est gratuit, même l’emprunt! Que l’emprunt soit payant je le consoit parfaitement.Mais la consultation sur place, dans un batiment public! Comment peut-on la faire payer? Partout où je suis aller il existait une liberté d’accés dans les médiathèques (Lyon, Valencienne, Mâcon, Trifouilli-les-trois-Eglises…)
Pour en revenir à la place de la BD dans les bibliothèques, il est vrai que le 9éme art est le parent pauvre du livre.Dans mon village, les autres bénévoles ne jugent pas utile de complétés les collections car « il y en a bien assez ». De plus, la bd « adulte » est relégué au fond de la salle dans deux caisses en plastoques (pour l’instant, je vais me battre). Nos chères têtes blondes ne doivent surtout pas être dévergondés par ce déferlement de stupre et de violence!
Les préjugés sur la BD ont la peau dure.
Article très interressant mais qui oublie un truc qui m’a choqué, l’entrée est payante!
Je ne suis pas parisien, lors d’une formation à Paris je me suis dit que j’allais visiter la Bibliothèque Nationale. On m’a laisser rentrer dans le halle mais l’accès aux salles était conditionner par l’achat d’une carte. J’ai trouvé cela proprement scandaleux.Je travaille bénévollement pour une bibliothèque municipale. Tout est gratuit, même l’emprunt! Que l’emprunt soit payant je le consoit parfaitement.Mais la consultation sur place, dans un batiment public! Comment peut-on la faire payer? Partout où je suis aller il existait une liberté d’accés dans les médiathèques (Lyon, Valencienne, Mâcon, Trifouilli-les-trois-Eglises…)
Pour en revenir à la place de la BD dans les bibliothèques, il est vrai que le 9éme art est le parent pauvre du livre.Dans mon village, les autres bénévoles ne jugent pas utile de complétés les collections car « il y en a bien assez ». De plus, la bd « adulte » est relégué au fond de la salle dans deux caisses en plastoques (pour l’instant, je vais me battre). Nos chères têtes blondes ne doivent surtout pas être dévergondés par ce déferlement de stupre et de violence!
Les préjugés sur la BD ont la peau dure.
Intéressant article en effet. Cependant, sur les trous, la nationalité belge des grands éditeurs de l’après-guerre n’explique pas tout, car ceux-ci disposaient de filiales qui publiaient directement les albums en France, en partie pour des questions de droits de douane, en partie pour contourner l’article 13 de la loi de 1949 qui facilite les interdictions pour les albums étrangers. Par ailleurs, dans le détail, dans les bandes dessinées de l’entre-deux-guerres notamment, on trouve beaucoup d’ouvrages en catalogue… qu’on ne retrouve nulle part ! J’en déduis donc que certains conservateurs indélicats se sont servis, à un moment où l’institution n’y prenait pas garde et où les prix de la collection grimpaient en flèche…
La BnF a priorité, parce que c’est la loi : c’est elle qui gère le DL. La CIDBI, de création récente, n’a pas « droit » au sens légal au DL, c’est une politique documentaire de la BnF de dispatcher des deuxièmes exemplaires dans divers établissements.
Pour le dépôt légal, il faut différencier le dépôt au ministère de la justice, et celui fait à la BnF : il est vraisemblable que les éditeurs se soient couverts pour la loi de 1949 par un dépôt à la Justice (contrôle de la commission), et n’aient pas déposé à la Bn, qui ne réclamait rien… Ce qui n’est plus le cas.
Pour les éditeurs belges, ce n’est pas seulement le dépôt éditeur qui est défaillant, mais le dépôt imprimeur : puisque c’est imprimé à un énorme pourcentage en Belgique, Italie et même Espagne plus récemment.
Pour les filiales françaises, c’est vrai mais a pour conséquence que tous les albums tirés du journal Tintin sont édités par Dargaud dans le fond de la BnF, alors qu’on les trouvait partout édités aussi par Le Lombard… par exemple !
Pour les albums d’avant-guerre, on les trouve très bien quand on les cherche, aux Estampes, mais c’est très difficile de les y repérer. Les trous des collections ne correspondent pas à la hausse de la valeur marchande (ça date de bien avant !), mais pour leur majorité à une période où le dépôt légal « refusait » ces ouvrages, exactement comme la Library of Congrès à une époque refusait le DL des comic-book. (pour éviter d’être submergé par la masse documentaire à traiter, et par manque d’intérêt reconnu de cette production)
Pour Tolbiac, la BnF n’est pas une bibliothèque municipale, et toutes les BU sont payantes à l’entrée (droits obligatoires sur la carte d’étudiant). On peut regretter ce choix (et je le fais !), mais il est professionnellement légitime et extrêmement courant.
La BnF a priorité, parce que c’est la loi : c’est elle qui gère le DL. La CIDBI, de création récente, n’a pas « droit » au sens légal au DL, c’est une politique documentaire de la BnF de dispatcher des deuxièmes exemplaires dans divers établissements.
Pour le dépôt légal, il faut différencier le dépôt au ministère de la justice, et celui fait à la BnF : il est vraisemblable que les éditeurs se soient couverts pour la loi de 1949 par un dépôt à la Justice (contrôle de la commission), et n’aient pas déposé à la Bn, qui ne réclamait rien… Ce qui n’est plus le cas.
Pour les éditeurs belges, ce n’est pas seulement le dépôt éditeur qui est défaillant, mais le dépôt imprimeur : puisque c’est imprimé à un énorme pourcentage en Belgique, Italie et même Espagne plus récemment.
Pour les filiales françaises, c’est vrai mais a pour conséquence que tous les albums tirés du journal Tintin sont édités par Dargaud dans le fond de la BnF, alors qu’on les trouvait partout édités aussi par Le Lombard… par exemple !
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Pour Tolbiac, la BnF n’est pas une bibliothèque municipale, et toutes les BU sont payantes à l’entrée (droits obligatoires sur la carte d’étudiant). On peut regretter ce choix (et je le fais !), mais il est professionnellement légitime et extrêmement courant.
La Bibliothèque nationale de France n’appartenant pas à la catégorie des bibliothèques de lecture publique, à l’inverse des bibliothèques municipales, il est assez normal que l’accès aux salles de lecture soit soumis à l’acquittement de droits d’inscription. Rappelons tout de même que le coût du titre d’accès pour une journée est de 3,50 €, et que (depuis quelques mois) l’accès est gratuit à partir de 17h.
La Bibliothèque nationale de France n’appartenant pas à la catégorie des bibliothèques de lecture publique, à l’inverse des bibliothèques municipales, il est assez normal que l’accès aux salles de lecture soit soumis à l’acquittement de droits d’inscription. Rappelons tout de même que le coût du titre d’accès pour une journée est de 3,50 €, et que (depuis quelques mois) l’accès est gratuit à partir de 17h.