Sous le soleil d’entre juillet et août, Phylacterium poursuit sa tournée mensuelle… l’actualité de la bande dessinée numérique ne connaît pas de vacances !
La revue du mois : on fait de la bd, on grossit des bulles et on cherche et développe
Des actualités dispersés en ce mois de juillet… Commençons par une annonce qui en décevra plus d’un : le Festiblog, renommé WeDoBD pour son édition 2015, ne connaîtra pas d’édition 2016… Ce festival, fondateur d’une communauté d’auteurs et de lecteurs autour de formes populaires et fédératrices de bandes dessinées numériques (d’abord le blog bd et ensuite le Turbomedia), porteur d’une forme d’œcuménisme du secteur, avait déjà connu une première éclipse en 2014. Cette fois-ci, il semble que le festival, qui avait opéré une mutation importante l’année dernière à travers l’évènement « WeDoBD », subisse une première crise de croissance, tout autant que les effets des réductions drastiques des subventions culturelles. Ce sont bien des questions purement économiques qui sont mises en avant dans le communiqué : pas assez de sponsors cette année, malgré le soutien indéfectible de la mairie du 3e arrondissement de Paris et du Carreau du Temple. Si on peut le regretter, c’est aussi tout à l’honneur des organisateurs de refuser de « transformer notre événement en « foire» et perdre le côté humain, festif et convivial », et de ne pas sacrifier le principe initial de « gratuité d’entrée » issu de « cette idée folle que l’accès à la culture doit être possible pour le plus grand nombre ». Bref… Je souhaite aux organisateurs de pouvoir rebondir pour 2017… En attendant, et pour ne pas complètement abandonner les fidèles de cet événement fondateur de la bande dessinée numérique, « We Do BD s’occupera d’une partie de la programmation BD du 8e événement « Second Square » organisé par le Carreau du Temple, du dimanche 30 octobre au mardi 1er novembre ».
Venons-en maintenant à des annonces plus techniques, cette fois : le lancement d’une nouvelle technologie de lecture de bande dessinée numérisée par Google, Bubble Zoom. Le principe de base est de conserver la vision tabulaire de la planche tout en grossissant au fur et à mesure les bulles, et éviter ainsi au lecteur de zoomer. La fonctionnalité est disponible dans l’application Google Play Books. Bon… Pourquoi pas continuer d’améliorer la lecture de collections numérisées : après tout, aux Etats-Unis, le marché et les usages semblent réellement se développer, ce qui n’est pas le cas en France. Je reste cependant convaincu que toute numérisation (hors patrimoniale) de bande dessinée papier ressemble à du charcutage, et qu’il serait préférable de travailler et mettre en avant des créations purement numériques (diaporama, scrolling…), bien adaptées à ce type de lecture, simples, et qui, ô miracle, n’ont pas attendu Google pour exister déjà…
Cette question de la « dénaturation » de créations imprimées via le numérique ressort également de l’éditorial d’été du9.org que je souhaitais exceptionnellement mettre en avant car il y est question de création numérique. Je vous avais parlé dans une précédente tournée de l’adaptation en 3D d’une planche de Calvin et Hobbes par Gabriel de Laubier, avec un certain enthousiasme. Xavier Guilbert est nettement plus réservé. S’il ne nie pas l’intérêt expérimental de la chose, il lui semble que « cette première étape montre déjà ses limites : non seulement le dispositif interactif ne sert qu’à rendre compte de la transposition en volume, de plus le choix de réinterpréter des strips envisagés avant tout pour un support bidimensionnel amène à restreindre les potentialités spécifiques du volume ». Une réflexion qui aboutit à une conclusion que je ne peux que partager : « Dès lors, la voie pour éviter d’aboutir à une œuvre qui serait seulement « augmentée » pourrait être de l’envisager différemment : non pas comme bande dessinée en premier lieu, mais bien plus comme création numérique. En quelque sorte, oublier la forme, pour mieux la réinventer. ». Nous sommes nombreux à le répéter depuis des années, et la formule employée ici (« oublier la forme pour mieux la réinventer »), avec tout ce qu’elle peut avoir de raccourcis, est tout à fait élégante.
Au passage, Xavier Guilbert transmet la dernière affiche du festival américain Small Press eXpo, par Jim Woodring qui, par l’emploi d’un GIF en stéréoscopie, utilise aussi la 3D à sa manière. Et franchement le résultat est bon. Je vous en laisse juger : Et je terminerai la revue en partageant avec vous quelques réflexions sur la bande dessinée numérique parue durant le mois sur divers sites d’infos.
Il y a d’abord ce court article d’Edouard Gasnier et Martin Morales qui met bien le doigt sur un important phénomène en cours : l’audiovisuel (la télévision) devient « l’éditeur providentiel des oeuvres numériques ». L’auteur liste de façon complète et pertinente les nombreuses oeuvres qui, ces dernières années, ont été financées par des acteurs de l’audiovisuel : Canal +, France Télévisions, et surtout Arte. Des réflexions à peser…
… et ce d’autant plus au moment où Média-Participations, plus gros groupe d’édition de bande dessinée (Dupuis, Dargaud, Le Lombard, Fleurus, Kana, etc…) annonce le lancement de R/O Institute, un laboratoire de recherche et développement destiné à soutenir des projets transmédia à partir des héros de la bande dessinée franco-belge. En d’autres termes, Média-Participations, qui possède de grosses franchises de bande dessinée, pour certaines déjà mondialisées (Les Schtroumpfs, Spirou, Blake et Mortimer, XIII…) entend suivre la voie des gros éditeurs américains Marvel et DC qui, depuis plusieurs années, se sont convertis en exploitant de licences transmédias. Le héros de bande dessinée devient alors une licence globale à exploiter sur différents supports narratifs. Est-ce une façon de rattraper une stratégie numérique plus que timorée ? Dans tous les cas, l’initiative est à suivre.
Enfin, et même si on s’éloigne un peu de la stricte bande dessinée, pour ceux d’entre vous qui s’intéressent à l’histoire de la lecture, un lien vers une reprise pour Actualitté des principaux éléments de réflexion de l’éminent spécialiste du domaine qu’est Roger Chartier. Ses commentaires sur la mutation de la culture écrite à l’heure numérique sont pleins d’intelligence…
L’enjeu du mois : financement participatif : une rémunération directe lecteur-auteur
On passe à l’enjeu du mois, avec une habile transition : je parlais au paragraphe précédent d’audiovisuel et de transmédia, qui démontrent une des voies de mise en place d’une économie de la bande dessinée numérique via son intégration à un système médiatique plus large. A l’autre bout du spectre, loin des stratégies de grandes industries culturelles, un autre modèle voit le jour : celui du financement direct par la communauté des lecteurs. Jusqu’à présent plutôt discret dans le monde de la bande dessinée numérique, il prend de plus en plus d’ampleur…
A l’origine de ma réflexion, deux actualités : deux auteurs de bandes dessinées numériques décident de se lancer dans le financement participatif. Il y a d’abord l’incroyable succès de l’opération lancé par Souillon, le dessinateur du vénérable webcomic français Maliki (depuis 2004). En l’espace d’un mois, Souillon s’assure, via Tipeee (je reviendrais après sur les différents modèles de financement participatif), un revenu de près de 10 000 euros par mois pour continuer ses créations, le tout financé par les lecteurs. Plus discret, moins historique, mais non moins significatif, David Revoy, l’auteur du webcomic Pepper and Carrot, qui présente la particularité d’être non seulement gratuit mais aussi open source, sollicite lui aussi ses lecteurs pour un financement, via Patreon, qui lui rapporte près de 2500 euros par épisode.
Si le financement participatif a déjà pu être utilisé par le passé par des créateurs de bande dessinée numérique, ces deux exemples récents le portent à un niveau supérieur, avec 1015 (pour Maliki) et 724 (pour Pepper and Carrot) contributeurs. A titre d’exemple, le projet de plateforme numérique Watch Comics de Thierry Mary avait rassemblé, en 2015, 152 contributeurs. Les projets dépassant les 500 contributeurs sont encore rares en France, quoique de plus en plus nombreux : peut-être entrons-nous dans une nouvelle ère du financement de la création…
Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est le financement participatif, un petit rappel. Dans les années 2000, de nombreux créateurs, tout domaine confondu, sont parvenus à se forger un public en diffusant leurs créations librement sur le Web, parfois dans des proportions dépassant largement les potentialités d’audience des éditeurs traditionnels de contenus. Est alors venue l’idée que ces « fans » pouvaient être sollicités directement pour financer la création. D’où le développement de plateformes dédiées à mettre en contact des créateurs et des internautes selon des logiques de micro-paiement individuels et sur la base de dons libres et spontanés par les lecteurs. Chacun finance selon ses moyens et son envie ; pas de prix fixe, pas d’intermédiaire fixant les tarifs, le rôle de la plateforme étant surtout d’assurer la validité de l’échange. Ces dix dernières années 2010 ont vu le triomphe de ces plateformes. On peut globalement les diviser selon deux modalités du modèle économique :
Le premier et plus ancien est celui du financement sur projet porté par MyMajorCompany (2007) Indiegogo (2008), Kickstarter (2009), Ulule et KissKissBankBank (2010). Le créateur présente son projet d’oeuvre aux internautes et les sollicite pour un montant précis (qui constitue ou non l’intégralité du budget). Les internautes peuvent alors s’engager à verser à l’avance une somme donnée (avec souvent un minimum de 1 ou 2 euros). Si le total des engagements permet d’atteindre (ou dépasser) la somme sollicitée, le créateur empoche l’argent et se met au travail. Côté bande dessinée numérique, cette modalité est régulièrement utilisée (notamment aux Etats-Unis) pour financer les versions imprimées de bandes dessinées en ligne, selon une logique ou le numérique demeure « gratuit », et l’imprimé permet aux fans les plus fidèles d’acheter un souvenir plus durable. Récemment, le succès colossal du crowdfunding de la blogueuse Laurel pour l’édition imprimée de son webcomic Comme convenu a démontré toute la puissance du système en attirant 7926 contributeurs pour la somme de 262 253 euros (alors que seuls 9 167 euros étaient initialement demandés). A une échelle plus modeste mais néanmoins impressionnante, on peut citer le financement de Commitstrip ou du Dav Book, deux projets de créateurs de bande dessinée en ligne ayant connu un succès important (respectivement 586 financeurs pour 19 452 euros en 2013 et 782 financeurs pour 25 690 euros en 2015).
La seconde modalité, beaucoup plus récente, est le mécénat régulier que propose les plateformes Patreon et Tipeee (2013). Il ne s’agit plus cette fois de financer un projet ponctuel avec un niveau à atteindre, mais de garantir au créateur un revenu régulier sur le long terme, à un rythme fixé à l’avance (soit tous les mois, soit à chaque parution de contenu). Plus durable pour le créateur, cette modalité est aussi mieux adaptée au principe de périodicité des nombreuses bandes dessinées en ligne. De plus, il ne s’agit plus de tracer une ligne entre numérique gratuit et imprimé payant, mais plutôt d’affirmer que même un travail uniquement numérique et librement accessible peut générer un revenu. Les deux cas cités de Maliki et Pepper and Carrot sont les deux principales réussites de ce système pour la bande dessinée numérique française, mais on peut aussi citer l’exemple des webzines Spunch Comics et Attaque Surprise qui ont fondé leur modèle économique sur Patreon, avec des proportions moindres cependant (20 mécènes pour 173 euros par mois pour Spunch Comics par exemple). A titre de comparaison, la plus grande réussite mondiale du webcomic sur Patreon est sans doute celle de Zach Weinersmith, créateur du Saturday Morning Breakfast Cereal, qui parvient à rassembler tous les mois plus de 3000 mécènes pour un revenu mensuel de 6 600 euros. Les dessinateurs de webcomics sont nombreux sur Patreon, mais peu atteignent de tels sommets.
Le changement induit par ces modes de financement est de taille. D’abord parce qu’il confirme qu’un créateur peut financer son activité sans en passer par un éditeur de contenu. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’intermédiaire (les entreprises derrière les plateformes captent une partie de l’argent, naturellement), mais il n’empêche que l’auteur s’auto-édite. Ensuite, les fonctions de financement et de lectorat tendent à se confondre : il n’y a pas un producteur qui finance pour donner accès à l’oeuvre à une communauté, mais plutôt un financement par la communauté de lecteurs elle-même. Enfin, et surtout dans le cas du mécénat, il y a une disjonction entre l’oeuvre et son financement : les mécènes « n’achètent » pas une oeuvre, ils donnent un revenu au créateur pour qu’il réalise une oeuvre qui sera ensuite librement accessible à tous. En un sens, les financeurs initiaux font profiter l’ensemble des internautes, et non simplement eux-mêmes. Les logiques du Web ont donné vie à leur propre modèle économique qui respecte la logique d’accès libre et gratuit.
Mais surtout, il ne faut pas se tromper d’interprétation : financement participatif et édition traditionnelle ne sont pas incompatibles. Les exemples de Maliki et Pepper and Carrot sont assez éloquents de ce point de vue là. D’abord parce que ces deux webcomics font aussi l’objet d’une diffusion papier plus traditionnelle (depuis 2007 chez Ankama pour Maliki, à partir de septembre 2016 chez Glénat pour Pepper and Carrot). Le mécénat n’est donc qu’une source de revenu parmi d’autres, même si Souillon présente clairement son projet Tipeee moins comme un complément ponctuel que comme une alternative crédible, aussi face à la précarisation des auteurs pris dans le système de rémunération classique (voir ce post déjà signalé qui ne manque pas de pertinence). A l’inverse, pour David Revoy sur Pepper and Carrot, Glénat est certes son éditeur, mais aussi un mécène participant (selon la page Patreon) à hauteur de 350 euros par épisode, soit seulement 15% du total. Ainsi, une industrie peut aussi jouer le rôle de mécène, théoriquement « à égalité » avec le reste des internautes.
Parmi mes lecteurs, certains se souviennent peut être que ce modèle économique alternatif était déjà promu par Scott McCloud dès le début des années 2000 : pour lui, le Web allait permettre l’éclosion d’une logique de micro-paiements permettant de financer la création sans recours à des éditeurs. Nous sommes encore loin d’un système global et l’idée que ce modèle puisse se substituer au modèle traditionnel est encore une utopie. Mais au moment même où la question de la précarisation des auteurs se pose avec de plus en plus d’insistance, semblant montrer que le modèle économique ne permet plus de financer la création, l’existence d’alternatives n’est pas à négliger… Et puis il n’en demeure pas moins que les quelques grandes réussites récentes de financement participatif (Maliki, Laurel) pourrait faire boule de neige dans le secteur restreint de la bande dessinée numérique qui ne dispose pas encore d’un modèle économique fiable.
L’oeuvre du mois : Le secret des cailloux qui brillent (collectif)
J’avais déjà eu l’occasion de le présenter dans un « à lire aussi », mais il me semble que le moment est venu de mettre en avant Le secret des cailloux qui brillent à l’heure où s’achève une première saison de ce chouette feuilleton graphique qui demeure à mes yeux la création la plus intéressante de ces derniers mois en matière de bande dessinée numérique française.
Le projet commence au printemps 2016 : un groupe de jeunes auteurs lance discrètement un premier épisode, dessiné et scénarisé par Tarmasz et Thomas Mathieu. L’histoire, introduite par une traditionnelle carte du monde fictif, est assez basique : deux soldates du marquisat de la Myrtille, Grüt et Jeanne (cette dernière transformée en limace), vivent une suite d’aventures après avoir trouvé un diamant permettant de changer de taille à volonté. Dans ce monde d’heroic-fantasy où dominent la magie et la guerre, elles vont croiser la route d’autres personnages qui tentent tant bien que mal de maîtriser les forces magiques, comme le jeune Olni et sa chèvre qui parle ou encore l’apprentie-magicienne timide Hilde.
Si le scénario lui-même est assez classique et attendu, et conserve une ambition plutôt modeste et quelques maladresses, on se prend assez vite au plaisir d’un feuilleton extrêmement attachant, sans doute grâce à ses personnages. L’histoire reprend le schéma du voyage initiatique et rebondit de lieu en lieu, jouant sur les clichés classiques d’une fantasy qui va de plus en plus loin dans le merveilleux, mais sans se tromper dans la parodie. De la fantasy à l’ancienne, un peu rétro mais sympathique, pleine de surprises étonnantes, qui a aussi la qualité de n’être jamais racoleuse, pour au contraire porter des valeurs contemporaines.
Graphiquement, les auteurs n’hésitent pas à employer des effets visuels qui renforcent progressivement cette impression d’un univers entièrement gouverné par la magie. L’idée est judicieuse de corréler l’esprit fantastique à l’emploi ponctuel d’effets numériques (boucles d’animation, scintillements, interactivité, jeux sur la spatialité des images en séquence…) qui échappent alors au pur statut de gadget, comme ces « sorts » que déclenche le lecteur en cliquant sur l’image, ou encore comme certaines séquences vertigineuses qui jouent sur la capacité de Grüt à changer de taille (voir l’épisode 2 par Emmanuel Espinasse, une vraie réussite visuelle). Le traitement des couleurs, qui pourra choquer certaines âmes sensibles à force d’effets flashy et de choix très tranchés, participe aussi de l’esthétique débridée, presque psychédélique par moment lorsqu’elle prend un virage inattendu vers la science-fiction. Cela fait du bien de trouver des dessinateurs qui osent, prennent des risques, expérimentent, très loin de tout formatage…
L’autre plaisir du lecteur, c’est celui de retrouver un projet Web réellement collectif : à l’image des Autres gens, Le secret des cailloux qui brillent est un feuilleton à plusieurs mains. 17 auteurs en tout se partagent la réalisation des 19 épisodes de la saison. Comme dans Les Autres Gens, passé le choc du changement graphique à chaque épisode, on trouve un vrai plaisir à découvrir un nouveau dessinateur, sa propre façon d’interpréter les personnages et les situations, et la manière dont son univers propre influe sur l’intrigue. La plupart des dessinateurs sont par ailleurs des blogueurs ou sont déjà connus des amateurs de création numérique, dont beaucoup sont passés par grandpapier.org, ou membres du webzine récent Attaque Surprise. Thomas Mathieu et Mirion Malle sont certainement les plus reconnus, mais le feuilleton m’a invité à de belles découvertes. Je citais Emmanuel Espinasse, auteur de l’épisode 2, qui m’a sans doute le plus bluffé avec un épisode onirique, un peu à part, mais j’ai aussi été bien emballé par l’expressivité extrême de Mëgaboy (épisode 12) et Ima (épisode 15). Chacun y trouvera son compte, avec aussi des épisodes plus sobres mais néanmoins très beaux voire virtuoses, comme celui de Timothée Le Boucher (épisode 5).
Projet collectif, usage intelligent du format numérique, fan art et dialogue direct et fécond avec les lecteurs… On a l’impression d’être revenu au bon vieux temps de la bande dessinée en ligne des années 2000, quand un vrai dynamisme circulait encore de blog en blog et de webzine en webzine.
Au mois de juillet, les auteurs du secret des cailloux qui brillent ont annoncé la fin de la saison 1 et une pause d’une durée indéterminée. Un Patreon existe pour les soutenir financièrement, mais il n’a pas permis d’atteindre une somme suffisante. Je vous invite donc à aller lire l’ensemble des épisodes et, si la série vous plait, d’apporter votre contribution…
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Bathroom Quest, Teeny Fantasy : je connaissais Bathroom Quest à travers sa participation aux strips trash et mal élevés du webcomic Glory Owl. Ravi de constater la diversité de son travail dans cette sympathique parodie de quête médiéval-fantastique.